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I Mulateri Di L'Ulmetu
Pour Mathieu(Accords, Lam & Rém)
Si senti chjuccà la frusta
È batta li sunaglieri
Rientrinu da furesta
Muli rossi bianchi è neri
Sò Sicondi è Ghjanbattista
D’Ulmetu li mulatteri.
La prima fala Falchetta
Soca la mula di guida
Appressu veni Culombu
Siguitatu da Pulina,
Rusetta, Corsa cun Bimba,
È po Zeffiru incu Ninna.
Falchetta si poni in piazza
Tempu arrivata in furesta
Insummata à l’istanti
È po ripidda la testa,
Aspittendu li cumpagni
Sì qualchidunu s’arresta
Insummati ch’eddi sò tutti
Ricumencianu à chjuccani
È cusì una par una
Sà ciò chì l’aresta à fani
Chì sott’à duie ore di soma
In marina hà da falani
È li bravi mulateri
Ni ripartinu à l’affretta
Senza mancu troppu tempu
D’accenda la sigaretta
Parchì ci hè lu scarrichinu
In marina chì l’aspetta.
Ma sempri strada facendu
Si sentinu li canzoni
Cunfusi par quiddi boschi
Cù tintenne è tintinnoni,
È l’ochja sempri à li sacchi
Ch’eddu ùn si perdi carbonu.
Ghjanbattista par istrada
Surveglia sempri li muli
S’è li so somi sò pari
S’eddi sò strinti li funi
Sicondi da lu so cantu
Ni faci anch’eddu altru è tantu.
Passaremu par Maratu
È la bocca di Cilaccia
Ma rientrendu in Ulmetu
Emu da fistà l’arrivata
Muli quantu è mulateri
L’emu troppu disbitata
Ù si parla più di ghjorni
Sò cinque mesi ad avali
Ma prestu s’è Diu voli
Si spera di terminani
È lu ricordu di tutti
Sempre si cunsirvarani
À vedaci o cari amichi
Cantanu li mulatteri
Chì malgradu la fatica
Partimu mal vulinteri
Parchì seti brava ghjenti
Corsi fidi è po sinceri.
On entend claquer le fouet
Et battre les sonnailles
Rentrent de la forêt,
Les mules rousses blanches et noires
Voila Sicondi et Jean-Baptiste
Les muletiers d’Olmeto
"Falchetta" arrive la première,
C’est la mule de guide
Ensuite "Culombu"
Suivi de Pulina
"Rusetta", "Corsa" avec "Bimba"
Et "Zeffiru" avec "Ninna"
"Falchetta" s’arrête sur la place
A peine revenue de la forêt
Chargée aussitôt,
Elle reprend la tête de file
Attendant celles de ses compagnes
Qui s’arrêtent
Une fois qu’elles sont rechargées
Les claquements de fouet reprennent
Et ainsi chacune d’elles
Sait ce qui lui reste à faire
Car elle doit, après deux heures de charge,
Regagner à la marine
Et les braves muletiers
Repartent en vitesse
Sans avoir le temps
D’allumer une cigarette
Parce que le porte-faix
Les attend à la plage
Et chemin faisant
On entend leurs chants
Mêlés, dans les bois,
Aux grelots et sonnailles
Le regard rivé aux sacs de charbon,
Pour qu’il ne se perde
Jean-Baptiste
Surveille toujours les mules
Les charges sont-elles bien réparties,
Les cordes sont-elles serrées ?
Sicondi de son côté
En fait tout autant
"Nous passerons par Maratu
Et le col de Cilaccia
Mais en revenant à Olmeto
Nous fêterons le retour
Mules et muletiers
Nous l’avons tant attendu
Ce ne sont pas des jours,
Mais cinq mois écoulés !
Mais bientôt si Dieu veut
On aura terminé
Et nous conserverons
Le souvenir de chacun
Au revoir chers amis,
Chantent les muletiers
Car malgré la fatigue
Nous partons à regret
Parce que vous êtes de braves gens
Fidèles et sincères.
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I Muvrini - È u tempu và
Ci amparàvate la strada
È lu gestu aggalabatu
A sera ci addurmintava
A vostra parulla brava
Ci amparàvate l'onore
U curagiu è lu duvere
À lu fronte lu sudore
È tutte le cose vere
È u tempu và
È u tempu và
È u tempu sà
Sè la mancava una spera
Mezu à faccende è bisognu
Truvàvate la manera
D'ùn calpighjacci lu sognu
Cusì campàvate ritti
U vostru viaghju umanu
Fèrmanu l'amori scritti
In lu libru paisanu
È u tempu và
È u tempu và
È u tempu sà
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Erasme
Pour Cliolight.« Je me suis souvent étonné, je ne dis pas que des chrétiens, mais simplement des hommes en arrivent à ce point de folie de mettre tant d'efforts, d'argent, de courage à s'assurer leur perte mutuelle.
Toutes les bêtes ne se battent pas, mais seulement les fauves : elles se battent avec leurs armes naturelles, et non comme nous, avec des machines, nées d'un art diabolique ; elles ne se battent pas pour n'importe quoi, mais pour leurs petits et pour leur nourriture. La plupart de nos guerres naissent de l'ambition ou de la colère ou de la luxure ou d'une autre maladie de l'âme. Enfin les animaux ne vont pas à leur mort en troupeaux compacts, comme nous.
Nous qui portons le nom du Christ, lequel ne nous a jamais enseigné que la bonté et par son propre exemple ; nous qui sommes les membres d'un seul corps, une seule chair ; qui nous nourrissons du même esprit, des mêmes sacrements ; qui sommes appelés à la même immortalité ; qui aspirons à la communion suprême qui doit nous unir au Christ comme lui-même est uni au Père, peut-il y avoir au monde une chose d'un prix si grand qu'elle nous amène à faire la guerre ?
La guerre est si néfaste, si affreuse, que même avec l'excuse de la justice parfaite, elle ne peut être approuvée d'un homme de bien. »
Lettre du seigneur Erasme
au seigneur Antoines de Berghes.
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Guernica
La victoire de Guernica - Paul Eluard
I Beau monde des masures
De la nuit et des champs
II Visages bons au feu visages bons au fond
Aux refus à la nuit aux injures aux coups
III Visages bons à tout
Voici le vide qui vous fixe
Votre mort va servir d'exemple
IV La mort coeur renversé
V Ils vous ont fait payer la pain
Le ciel la terre l'eau le sommeil
Et la misère
De votre vie
VI Ils disaient désirer la bonne intelligence
Ils rationnaient les forts jugeaient les fous
Faisaient l'aumône partageaient un sou en deux
Ils saluaient les cadavres
Ils s'accablaient de politesses
VII Ils persévèrent ils exagèrent ils ne sont pas de notre monde
VIII Les femmes les enfants ont le même trésor
De feuilles vertes de printemps et de lait pur
Et de durée
Dans leurs yeux purs
IX Les femmes les enfants ont le même trésor
Dans les yeux
Les hommes le défendent comme ils peuvent
X Les femmes les enfants ont les mêmes roses rouges
Dans les yeux
Chacun montre son sang
XI La peur et le courage de vivre et de mourir
La mort si difficile et si facile
XII Hommes pour qui ce trésor fut chanté
Hommes pour qui ce trésor fut gâché
XIII Hommes réels pour qui le désespoir
Alimente le feu dévorant de l'espoir
Ouvrons ensemble le dernier bourgeon de l'avenir
XIV Parias la mort la terre et la hideur
De nos ennemis ont la couleur
Monotone de notre nuit
Nous en aurons raison.
A voir : http://www.marseilleveyre.org/guernica1937/eluard.htm
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Thomas More
"Partout où la propriété est un droit individuel, où toutes choses se mesurent par l'argent, là on ne pourra jamais organiser la justice et la prospérité sociale, à moins que vous n'appeliez juste la société où ce qu'il y a de meilleur est le partage des plus méchants, et que vous n'estimiez parfaitement heureux l'État où la fortune publique se trouve la proie d'une poignée d'individus insatiables de jouissances, tandis que la masse est dévorée par la misère."
"Les troupeaux innombrables de moutons qui couvrent aujourd'hui toute l'Angleterre. Ces bêtes, si douces, si sobres partout ailleurs, sont chez vous tellement voraces et féroces qu'elles mangent même les hommes, et dépeuplent les campagnes, les maisons et les villages. En effet, sur tous les points du royaume, où l'on recueille la laine la plus fine et la plus précieuse, accourent, pour se disputer le terrain, les nobles, les riches, et même de très saints abbés. Ces pauvres gens n'ont pas assez de leurs rentes, de leurs bénéfices, des revenus de leurs terres ; ils ne sont pas contents de vivre au sein de l'oisiveté et des plaisirs, à charge au public et sans profit pour l'État. Ils enlèvent de vastes terrains à la culture, les convertissent en pâturages, abattent les maisons, les villages, et n'y laissent que le temple, pour servir d'étable à leurs moutons. Ils changent en déserts les lieux les plus habités et les mieux cultivés. Ils craignent sans doute qu'il n'y ait pas assez de parcs et de forêts, et que le sol ne manque aux animaux sauvages."
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