• Si c'est un homme (1946) de Primo Lévi

    Vous qui vivez en toute quiétude
    Bien au chaud dans vos maisons,
    Vous qui trouvez le soir en rentrant
    La table mise et des visages amis,
    Considérez si c'est un homme
    Que celui qui peine dans la boue
    Qui ne connait pas de repos,
    Qui se bat pour un quignon de pain
    Qui meurt pour un oui ou pour un non
    Considérez si c'est une femme
    Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
    Et jusqu'à la force de se souvenir,
    Les yeux vides et le sein froid
    Comme une grenouille en hiver.
    N'oubliez pas que cela fut,
    Non, ne l'oubliez pas.
    Gravez ces mots dans votre cœur.
    Pensez-y chez vous, dans la rue,
    En vous couchant, en vous levant,
    Répétez les à vos enfants.
    Ou que votre maison s'écroule,
    Que la maladie vous accable,
    Que vos enfants se détournent de vous.



    Lettre à Primo Levi, A Filetta : http://hk.youtube.com/watch?v=Ml84yYEeBvk

    « Hier fut une journée de printemps resplendissante et je pleurais parce que tu étais parti. Aujourd’hui, le ciel est voilé….Pourtant je ne pleure plus parce que je garde dans mon cœur le trésor que tu m’as laissé et qui m’aide à être moins stupide et moins mauvais.»
    Mario Rigoni Stern- Pour Primo Levi. 1987.

    Se questo è un uomo

    Voi che vivete sicuri
    nelle vostre tiepide case,
    voi che trovate tornando a sera
    il cibo caldo e visi amici:
    Considerate se questo è un uomo
    che lavora nel fango
    che non conosce pace
    che lotta per mezzo pane
    che muore per un si o per un no.
    Considerate se questa è una donna,
    senza capelli e senza nome
    senza più forza di ricordare
    vuoti gli occhi e freddo il grembo
    come una rana d'inverno.
    Meditate che questo è stato:
    vi comando queste parole.
    Scolpitele nel vostro cuore
    stando in casa andando per via,
    coricandovi, alzandovi.
    Ripetetele ai vostri figli.
    O vi si sfaccia la casa,
    la malattia vi impedisca,
    i vostri nati torcano il viso da voi.

     

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  • Version plus ancienne (Mondine) Cette chanson des mondine est un chant révolutionnaire, qui a été repris pendant la guerre par les partisans italiens.

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  • La résistance est une question d'actualité.

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  • Pour ma puce

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  • A VAVA INOUVA - IDIR

    A vava Inouva
    Txilek elli yi n taburt a Vava Inouva
    Ccencen tizebgatin-im a yelli Ghriba
    Ugadegh lwahc elghaba a Vava Inouva
    Ugadegh ula d nekkini a yelli Ghriba

    Amghar yedel deg wbernus
    Di tesga la yezzizin
    Mmis yethebbir i lqut
    ussan deg wqarru-s tezzin
    Tislit zdeffir uzetta
    Tessallay tijebbadin
    Arrac ezzin d i tamghart
    A sen teghar tiqdimin

    Txilek elli yi n taburt a Vava Inouva
    Ccencen tizebgatin-im a yelli Ghriba
    Ugadegh lwahc elghaba a Vava Inouva
    Ugadegh ula d nekkini a yelli Ghriba
    Adfel yessed tibbura
    Tuggi kecment yehlulen
    Tajmaât tettsargu tafsut
    Aggur d yetran hejben
    Ma d aqejmur n tassaft
    Idegger akken idenyen
    Mlalen d aït waxxam
    I tmacahut ad slen

    Txilek elli yi n taburt a Vava Inouva
    Ccencen tizebgatin-im a yelli Ghriba
    Ugadegh lwahc elghaba a Vava Inouva
    Ugadegh ula d nekkini a yelli Ghriba

    A Vava Inouva
    Je t'en prie père Inouba ouvre-moi la porte
    O fille Ghriba fais tinter tes bracelets
    Je crains l'ogre de la forêt père Inouba
    O fille Ghriba je le crains aussi.

    Le vieux enroulé dans son burnous
    A l'écart se chauffe
    Son fils soucieux de gagne pain
    Passe en revue les jours du lendemain
    La bru derrière le métier à tisser
    Sans cesse remonte les tendeurs
    Les enfants autour de la vieille
    S'instruisent des choses d'antan

    Je t'en prie père Inouba ouvre-moi la porte
    O fille Ghriba fais tinter tes bracelets
    Je crains l'ogre de la forêt père Inouba
    O fille Ghriba je le crains aussi

    La neige s'est entassée contre la porte
    L'"ihlulen" bout dans la marmite
    La tajmaât rêve déjà au printemps
    La lune et les étoiles demeurent claustrées
    La bûche de chêne remplace les claies
    La famille rassemblée
    Prête l'oreille au conte

    Je t'en prie père Inouba ouvre-moi la porte
    O fille Ghriba fais tinter tes bracelets
    Je crains l'ogre de la forêt père Inouba
    O fille Ghriba je le crains aussi

    Le Chêne de l'Ogre (Conte Kabyle)

    Que mon conte soit beau et se déroule comme un long fil !

    L'on raconte qu'aux temps anciens il était un pauvre vieux qui s'entêtait à vivre et à attendre la mort tout seul dans sa masure. Il habitait en dehors du village. Et jamais il n'entrait ni ne sortait, car il était paralysé. On lui avait traîné son lit près de la porte, et cette porte, il en tirait la targette à l'aide d'un fil. Or ce vieux avait une petite fille, à peine au sortir de d'enfance, qui lui apportait tous les jours son déjeuner et son dîner. Aicha venait de l'autre bout du village, envoyée par ses parents qui ne pouvaient eux-mêmes prendre soin du vieillard.

    La fillette, portant une galette et un plat de couscous, chantonnait à peine arrivée :
    - Ouvre moi la porte, o mon père Inoubba, o mon père Inoubba ! Et le grand-père répondait :
    - Fais sonner tes petits bracelets, o Aicha ma fille !

    La fillette heurtait l'un contre l'autre ses bracelets et il tirait la targette. Aicha entrait, balayait la masure, faisait le lit. Puis elle servait au vieillard son repas, lui versait à boire. Après s'être longuement attardée près de lui, elle s'en retournait, le laissant calme et sur le point de s'endormir. La petite fille racontait chaque jour à ses parents comment elle avait veillé sur son grand-père et ce qu'elle lui avait dit pour le distraire. L'aïeul aimait beaucoup à la voir venir.

    Mais un jour, l'Ogre aperçut l'enfant. Il la suivit en cachette jusqu'à la masure et l'entendit chantonner :
    - Ouvre moi la porte, o mon père Inoubba, o mon père Inoubba ! Il entendit le vieillard répondre
    - Fais sonner tes petits bracelets, o Aicha ma fille !

    L'Ogre se dit ; "J'ai compris. Demain je reviendrai, je répéterai les mots de la petite fille, il m'ouvrira et je le mangerai !"

    Le lendemain, peu avant que n'arrive la fillette, L'Ogre se présenta devant la masure et dit de sa grosse voix"
    - Ouvre moi la porte, o mon père Inoubba, o mon père Inoubba !
    - Sauve-toi, maudit ! lui répondit le vieux. Crois-tu que je ne te reconnaisse pas ?

    L'Ogre revint à plusieurs reprises mais le vieillard, chaque fois, devinait qui il était. L'Ogre s'en alla finalement trouver le sorcier.
    - Voici, lui dit-il, il y a un vieil impotent qui habite hors du village. Il ne veut pas m'ouvrir parce que ma grosse voix me trahit. Indique-moi le moyen d'avoir une voix aussi fine, aussi claire que celle de sa petite fille.

    Le sorcier répondit :
    - Va, enduis-toi la gorge de miel et allonge-toi par terre au soleil, la bouche grande ouverte. Des fourmis y entreront et racleront ta gorge. Mais ce n'est pas en un jour que ta voix s'éclaircira et s'affinera !

    L'Ogre fit ce que lui recommandait le sorcier ; il achetait du miel, s'en remplit la gorge et alla s'étendre au soleil, la bouche ouverte. Une armée de fourmis entra dans sa gorge.

    Au bout de deux jours, l'Ogre se rendit à la masure et chanta
    - Ouvre moi la porte, o mon père Inoubba, o mon père Inoubba !

    Mais le vieillard le reconnut encore.
    - Éloigne-toi, maudit ! lui cria-t-il. Je sais qui tu es.

    L'Ogre s'en retourna chez lui.

    Il mangea encore et encore du miel. Il s'étendit de longues heures au soleil. Il laissa des légions de fourmis aller et venir dans sa gorge. Le quatrième jour, sa voix fut aussi fine, aussi claire que celle de la fillette. L'Ogre se rendit alors chez le vieillard et chantonna devant sa masure :
    - Ouvre moi la porte, o mon père Inoubba, o mon père Inoubba !
    - Fais sonner tes petits bracelets, o Aicha ma fille ! répondit l'aïeul.

    L'Ogre s'était muni d'une chaîne ; il la fit tinter. La porte s'ouvrit. L'Ogre entra et dévora le pauvre vieux. Et puis il revêtit ses habits, prit sa place et attendit la petite fille pour la dévorer aussi.

    Elle vint, mais elle remarqua, dès qu'elle fut devant la masure, que du sang coulait sous la porte. Elle se dit : "Qu'est-il arrivé à mon grand-père ?".
    Elle verrouilla la porte de l'extérieur et chantonna
    - Ouvre moi la porte, o mon père Inoubba, o mon père Inoubba !

    L'Ogre répondit de sa voix fine et claire :
    - Fais sonner tes petits bracelets, o Aicha ma fille !

    La fillette qui ne reconnut pas dans cette voix celle de son grand-père, posa sur le chemin la galette et le plat de couscous qu'elle tenait, et courut au village alerter ses parents.
    - L'Ogre a mangé mon grand-père, leur annonça-t-elle en pleurant. J'ai fermé sur lui la porte. Et maintenant qu'allons-nous faire ?

    Le père fit crier la nouvelle sur la place publique. Alors, chaque famille offrit un fagot et des hommes accoururent de tous côtés pour porter ces fagots jusqu'à la masure et y mettre le feu. L'ogre essaya vainement de fuir. Il pesa de toute sa force sur la porte qui résista. C'est ainsi qu'il brûla.

    L'année suivante, à l'endroit même o% l'Ogre fut brûlé, un chêne s'élança. On l'appela le "Chêne de l'Ogre". Depuis, on le montre aux passants.

    Mon conte est comme un ruisseau, je l'ai conté à des Seigneurs.

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