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Par Ghjuvà le 31 Mars 2021 à 18:49
I'm everything I've ever been
I'm everything I've ever seen
I'm everything that slowly falls
I'm everything and I'm nothing at allNever perform a death defying act
And I won't fall
I'm brave, I can save the very small
I'm everything, but I'm nothing at all
You compare my light to the sky
Why do you try to make me better than the divine?
Isn't the same, don't give it a name
Let me remain, let me remain
I'm everything I've ever been
I'm everything I've ever seen
I'm everything that slowly falls
I'm everything and I'm nothing at all
I will perform a dead defying miracle
For someone with the chemicals to believe
I'm brave, but I've bravely understated
I can't save you from what you've taken
And leave
You compare our love to the to the sun
What have you done, is there no limit to the
Prizes we've won?
Isn't the same, don't give it a name
Let me remain, let me remain
I am everything I have ever been
I am everything I've ever seen
I am everything that slowly falls
I am everything and I'm nothing at all
I am nothing at all
I will perform a dead defying magic show
For those of you who wanna go some place else
I'm brave but I can't save you
From the things you won't change for yourself
You compare my light to the moon, what are you doing?
What are you doing?
It isn't the same, don't give it a name
Let me remain, let me remain
I am everything I have ever been
I am everything I have ever seen
I am everything that slowly falls
I am everything and I am nothing at all
I am nothing at all
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Par Ghjuvà le 28 Février 2021 à 22:18
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Par Ghjuvà le 14 Février 2021 à 12:13
Marilyn
Pier Paolo Pasolini, "La rabbia", 1962
Del mondo antico e del mondo futuro
era rimasta solo la bellezza, e tu,
povera sorellina minore,
quella che corre dietro i fratelli più grandi,
e ride e piange con loro, per imitarli,
tu sorellina più piccola,
quella bellezza l’avevi addosso umilmente,
e la tua anima di figlia di piccola gente,
non ha mai saputo di averla,
perché altrimenti non sarebbe stata bellezza.
Il mondo te l’ha insegnata,
Così la tua bellezza divenne sua.
Del pauroso mondo antico e del pauroso mondo futuro
era rimasta sola la bellezza, e tu
te la sei portata dietro come un sorriso obbediente.
L’obbedienza richiede troppe lacrime inghiottite,
il darsi agli altri, troppi allegri sguardi
che chiedono la loro pietà ! Così
ti sei portata via la tua bellezza.
Sparì come un pulviscolo d’oro.
Dello stupido mondo antico
e del feroce mondo futuro
era rimasta una bellezza che non si vergognava
di alludere ai piccoli seni di sorellina,
al piccolo ventre così facilmente nudo.
E per questo era bellezza, la stessa
che hanno le dolci ragazze del tuo mondo...
le figlie dei commercianti
vincitrici ai concorsi a Miami o a Londra.
Sparì come una colombella d’oro.
Il mondo te l’ha insegnata,
e così la tua bellezza non fu più bellezza.
Ma tu continuavi a essere bambina,
sciocca come l’antichità, crudele come il futuro,
e fra te e la tua bellezza posseduta dal Potere
si mise tutta la stupidità e la crudeltà del presente.
La portavi sempre dietro come un sorriso tra le lacrime,
impudica per passività, indecente per obbedienza.
Sparì come una bianca colomba d’oro.
La tua bellezza sopravvissuta dal mondo antico,
richiesta dal mondo futuro, posseduta
dal mondo presente, divenne un male mortale.
Ora i fratelli maggiori, finalmente, si voltano,
smettono per un momento i loro maledetti giochi,
escono dalla loro inesorabile distrazione,
e si chiedono: «È possibile che Marilyn,
la piccola Marilyn, ci abbia indicato la strada ?»
Ora sei tu, la prima, la piccola sorellina,
quella che non conta nulla, poverina, col suo sorriso,
sei tu la prima oltre le porte del mondo
abbandonato al suo destino di morte.
Traduction et repères sur ce site : Chansons de Pasolini.
Du monde ancien et du monde futur
il n’était resté que la beauté, et toi,
pauvre petite soeur cadette,
celle qui court derrière ses frères aînés,
qui rit et qui pleure avec eux, pour les imiter,
(qui porte leurs écharpes,
qui touche, sans être vue, leurs livres, leurs canifs,)
toi, petite soeur cadette,
tu portais cette beauté sur toi humblement,
et ton âme de fille de petites gens,
tu n’as jamais su que tu l’avais,
car sans cela ce n’aurait pas été de la beauté.
(Elle a disparu, comme des poussières d’or.)
Le monde te l’a apprise.
Ta beauté est ainsi devenue sienne.
De l’effrayant monde ancien et de l’effrayant monde futur
il n’était resté que la beauté, et toi
tu l’as portée derrière toi comme un sourire obéissant.
L’obéissance demande trop de larmes avalées,
Se donner aux autres trop de regards joyeux
Qui demandent leur pitié ! Ainsi
Tu as emporté ta beauté.
Elle a disparu comme une poussière d’or.
Du stupide monde ancien
Et du féroce monde futur
Il était resté une beauté qui n’avait pas honte
de faire allusion aux petits seins de la sœurette,
à son petit ventre si facilement nu.
Et voilà pourquoi c’était de la beauté, celle-là même
qu’ont les douces filles de ton monde,
les filles de commerçants
lauréates aux concours de Miami ou de Londres.
Elle a disparu, comme une colombe d’or.
Le monde te l’a apprise,
et ainsi ta beauté ne fut plus de la beauté.
Mais tu continuais à être une enfant,
sotte comme l’antiquité, cruelle comme le futur,
et entre toi et ta beauté possédée par le Pouvoir
se mit toute la stupidité et la cruauté du présent.
Tu la portais toujours en toi, comme un sourire au milieu des larmes,
impudique par passivité, indécente par obéissance.
Elle a disparu, comme une blanche colombe d’or.
Ta beauté réchappée au monde ancien,
demandée par le monde futur, possédée
par le monde présent, devint ainsi un mal mortel.
Maintenant, tes grands frères se retournent enfin,
cessent un moment leurs maudits jeux,
sortent de leur inexorable distraction,
et se demandent : « Est-il possible que Marilyn,
la petite Marilyn, nous ait indiqué le chemin ? »
Maintenant c’est toi, la première, toi la soeur cadette,
celle qui ne compte pour rien, pauvre petite, avec son sourire,
c’est toi la première, au-delà des portes du monde
abandonné à son destin de mort.
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Par Ghjuvà le 12 Février 2021 à 05:49
L'Utopie
Par Thomas More
– Les troupeaux innombrables de moutons qui couvrent aujourd’hui toute l’Angleterre. Ces bêtes, si douces, si sobres partout ailleurs, sont chez vous tellement voraces et féroces qu’elles mangent même les hommes, et dépeuplent les campagnes, les maisons et les villages.
En effet, sur tous les points du royaume, où l’on recueille la laine la plus fine et la plus précieuse, accourent, pour se disputer le terrain, les nobles, les riches, et même de très saints abbés. Ces pauvres gens n’ont pas assez de leurs rentes, de leurs bénéfices, des revenus de leurs terres ; ils ne sont pas contents de vivre au sein de l’oisiveté et des plaisirs, à charge au public et sans profit pour l’État. Ils enlèvent de vastes terrains à la culture, les convertissent en pâturages, abattent les maisons, les villages, et n’y laissent que le temple, pour servir d’étable à leurs moutons. Ils changent en déserts les lieux les plus habités et les mieux cultivés. Ils craignent sans doute qu’il n’y ait pas assez de parcs et de forêts, et que le sol ne manque aux animaux sauvages.
Ainsi un avare affamé enferme des milliers d’arpents dans un même enclos ; et d’honnêtes cultivateurs sont chassés de leurs maisons, les uns par la fraude, les autres par la violence, les plus heureux par une suite de vexations et de tracasseries qui les forcent à vendre leurs propriétés. Et ces familles plus nombreuses que riches (car l’agriculture a besoin de beaucoup de bras), émigrent à travers les campagnes, maris et femmes, veuves et orphelins, pères et mères avec de petits enfants. Les malheureux fuient en pleurant le toit qui les a vus naître, le sol qui les a nourris, et ils ne trouvent pas où se réfugier. Alors, ils vendent à vil prix ce qu’ils ont pu emporter de leurs effets, marchandise dont la valeur est déjà bien peu de chose. Cette faible ressource épuisée, que leur reste-t-il ? Le vol, et puis la pendaison dans les formes.
Aiment-ils mieux traîner leur misère en mendiant ? On ne tarde pas à les jeter en prison comme vagabonds et gens sans aveu. Cependant, quel est leur crime ? C’est de ne trouver personne qui veuille accepter leurs services, quoiqu’ils les offrent avec le plus vif empressement. Et d’ailleurs, comment les employer ? Ils ne savent que travailler à la terre ; il n’y a donc rien à faire pour eux, là où il n’y a plus ni semailles ni moissons. Un seul pâtre ou vacher suffit maintenant à faire brouter cette terre, dont la culture exigeait autrefois des centaines de bras.
Un autre effet de ce fatal système, c’est une grande cherté des vivres, sur plusieurs points.
Mais ce n’est pas tout. Depuis la multiplication des pâturages, une affreuse épizootie est venue tuer une immense quantité de moutons. Il semble que Dieu voulait punir l’avarice insatiable de vos accapareurs par cette hideuse mortalité, qu’il eût plus justement lancée sur leurs têtes. Alors le prix des laines est monté si haut que les plus pauvres des ouvriers drapiers ne peuvent pas maintenant en acheter. Et voilà encore une foule de gens sans ouvrage. Il est vrai que le nombre des moutons s’accroît rapidement tous les jours ; mais le prix n’en a pas baissé pour cela ; parce que si le commerce des laines n’est pas un monopole légal, il est en réalité concentré dans les mains de quelques riches accapareurs, que rien ne presse de vendre et qui ne vendent qu’à de gros bénéfices.
Les autres espèces de bétail sont devenues d’une cherté proportionnelle par la même cause et par une cause plus puissante encore, car la propagation de ces animaux est complètement négligée depuis l’abolition des métairies et la ruine de l’agriculture. Vos grands seigneurs ne soignent pas l’élevage du gros bétail comme celui de leurs moutons. Ils vont acheter au loin des bêtes maigres, presque pour rien, les engraissent dans leurs prés, et les revendent hors de prix.
J’ai bien peur que l’Angleterre n’ait pas ressenti tous les effets de ces déplorables abus. Jusqu’à présent, les engraisseurs de bêtes n’ont causé la cherté que dans les lieux où ils vendent ; mais à force d’enlever le bétail là où ils l’achètent, sans lui donner le temps de multiplier, le nombre en diminuera insensiblement et le pays finira par tomber dans une horrible disette. Ainsi, ce qui devait faire la richesse de votre île en fera la misère, par l’avarice d’une poignée de misérables.
Le malaise général oblige tout le monde à restreindre sa dépense et son domestique. Et ceux qu’on met à la porte, où vont-ils ? Mendier ou voler, s’ils en ont le cœur.
À ces causes de misère vient se joindre le luxe et ses folles dépenses. Valets, ouvriers, paysans, toutes les classes de la société déploient un luxe inouï de vêtements et de nourriture. Parlerai-je des lieux de prostitution, des honteux repaires d’ivrognerie et de débauche, de ces infâmes tripots, de tous ces jeux, cartes, dés, paume, palet, qui engloutissent l’argent de leurs habitués et les conduisent droit au vol pour réparer leurs pertes ?
Arrachez de votre île ces pestes publiques, ces germes de crime et de misère. Décrétez que vos nobles démolisseurs reconstruiront les métairies et les bourgs qu’ils ont renversés, ou céderont le terrain à ceux qui veulent rebâtir sur leurs ruines. Mettez un frein à l’avare égoïsme des riches ; ôtez-leur le droit d’accaparement et de monopole. Qu’il n’y ait plus d’oisifs pour vous. Donnez à l’agriculture un large développement ; créez des manufactures de laine et d’autres branches d’industrie, où vienne s’occuper utilement cette foule d’hommes dont la misère a fait jusqu’à présent des voleurs, des vagabonds ou des valets, ce qui est à peu près la même chose.
Si vous ne portez pas remède aux maux que je vous signale, ne me vantez pas votre justice ; c’est un mensonge féroce et stupide.
Vous abandonnez des millions d’enfants aux ravages d’une éducation vicieuse et immorale. La corruption flétrit sous vos yeux ces jeunes plantes qui pouvaient fleurir pour la vertu, et vous les frappez de mort, quand, devenus des hommes, ils commettent les crimes qui germaient, dès le berceau, dans leurs âmes. Que faites-vous donc ? Des voleurs, pour avoir le plaisir de les pendre.
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Par Ghjuvà le 11 Novembre 2020 à 19:50Mais qui a soulagé sa peinePorté son bois, porté les seauxOffert une écharpe de laineLe jour de la foire aux chevauxEt qui a pris soin de son âmeEt l'a bercée dedans son litEt qui l'a traitée comme une femmeAu moins une fois dans sa vieLe bois que portait LouiseC'est le Bon Dieu qui le portaitLe froid dont souffrait LouiseC'est le Bon Dieu qui le souffraitCe n'était qu'un homme des équipesDu chantier des chemins de ferÀ l'heure laissée aux domestiquesElle le rejoignait près des barrièresMe voudras-tu, moi qui sait coudreSigner mon nom et puis compterL'homme, à sa taille, sur la routePassait son bras, la promenaitEt l'amour qui tenait LouiseC'est le Bon Dieu qui le tenaitLe regard bleu sur LouiseC'est le Bon Dieu qui l'éclairaitIls sont partis vaille que vailleMourir quatre ans dans les tranchéesEt l'on racontait leurs bataillesDans le salon après le théLes lettres qu'attendait LouiseC'est le Bon Dieu qui les portaitLa guerre qui séparait LouiseC'est le Bon Dieu qui la voyaitUn soir d'hiver sous la charpenteDans son lit cage elle a tuéL'amour tout au fond de son ventrePar une aiguille à tricoterSi je vous garde, Louise, en placeC'est en cuisine, pas devant moiMa fille, priez très fort pour que s'effaceCe que le curé m'a appris làEt la honte que cachait LouiseC'est le Bon Dieu qui la cachaitLe soldat qu'attendait LouiseC'est le Bon Dieu qui l'a vu tomberY a cinquante ans, c'était en FranceDans un village de l'AllierOn n'accordait pas d'importanceÀ une servante sans fiancéLe deuil qu'a porté LouiseC'est le Bon Dieu qui l'a portéLa vie qu'a travaillé LouiseC'est le Bon Dieu qui l'a étéAuteurs : Gérard Berliner / Franck Thomas
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