• Centenaire du génocide des Arméniens

    Centenaire du génocide des Arméniens

    Extrait de l’affiche de W. B. King, collecte de fonds du NER au profit des réfugiés arméniens. © Library of Congress

    "Impromptu" de Հովհաննես Շիրազ

    Centenaire du génocide des Arméniens

    Nous étions en paix comme nos montagnes
    Vous êtes venus comme des vents fous.

    Nous avons fait front comme nos montagnes
    Vous avez hurlé comme les vents fous.

    Éternels nous sommes comme nos montagnes
    Et vous passerez comme des vents fous.


    « Impromptu » de Hovhannès Chiraz, (1914-1984)

    (traduction Jacques Gaucheron)

     

     

    "Les lampes de l’épicier Karabet sont allumées,
    Le citoyen arménien n’a jamais pardonné
    Que l’on ait égorgé son père
    Sur la montagne kurde
    Mais il t’aime,
    Parce que toi non plus tu n’as pas pardonné
    A ceux qui ont marqué de cette tache noire
    Le front du peuple turc."

    Nazım Hikmet, "Promenade du soir" (extrait), Anthologie poétique, Paris, Les Editeurs français réunis, 1970

    Ils sont tombés - Charles Aznavour

    Ils sont tombés...


    Ils sont tombés, sans trop savoir pourquoi
    Hommes, femmes, et enfants qui ne voulaient que vivre
    Avec des gestes lourds comme des hommes ivres
    Mutilés, massacrés, les yeux ouverts d’effroi.

    Ils sont tombés en invoquant leur Dieu
    Au seuil de leur église ou au pas de leur porte
    En troupeau de désert, titubant, en cohorte
    Terrassés par la soif, la faim, le fer, le feu.

    Nul n’éleva la voix dans un monde euphorique
    Tandis que croupissait un peuple dans son sang
    L’Europe découvrait le jazz et sa musique
    Les plaintes des trompettes couvraient les cris d’enfants.

    Ils sont tombés pudiquement, sans bruit,
    Par milliers, par millions, sans que le monde bouge,
    Devenant un instant, minuscules fleurs rouges
    Recouverts par un vent de sable et puis d’oubli.

    Ils sont tombés, les yeux pleins de soleil,
    Comme un oiseau qu’en vol une balle fracasse
    Pour mourir n’importe où et sans laisser de traces,
    Ignorés, oubliés dans leur dernier sommeil.

    Ils sont tombés en croyant, ingénus,
    Que leurs enfants pourraient continuer leur enfance,
    Qu’un jour ils fouleraient des terres d’espérance
    Dans des pays ouverts d’hommes aux mains tendues.

    Moi je suis de ce peuple qui dort sans sépulture
    Qui choisit de mourir sans abdiquer sa foi,
    Qui n’a jamais baisser la tête sous l’injure,
    Qui survit malgré tout et qui ne se plaint pas.

    Ils sont tombés pour entrer dans la nuit
    Eternelle des temps, au bout de leur courage
    La mort les a frappés sans demander leur âge
    Puisqu’ils étaient fautifs d’être enfants d’Arménie.


    Charles Aznavour

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 24 Avril 2015 à 09:02

    Le manque de reconnaissance de cet horrible fait historique avéré me révolte toujours autant ! Ce serait une bonne idée de rappeler cet article en plus de ta participation à MCO de ce mercredi. Je pensais l'évoquer via Charles Aznavour mais 2 fois valent mieux qu'une ...! 

    Il y a un livre écrit par la soeur aînée de Charles qui raconte l'exode de leurs parents et leur arrivée à Marseille ; ils ont habité rue du Pradis ...Bouleversant !!!!

    http://www.acam-france.org/bibliographie/auteur.php?cle=aznavourgarvarentz-aida

    Bises et bon weekend. Francine.

    2
    Vendredi 24 Avril 2015 à 09:13

    Oups ...Ce n'est qu'après avoir écrit mon com ci-dessus que j'ai lu que C'EST ta participation à MCO 222 ...Merci beaucoup !! Je reviendrai  mercredi. Bonnes vacances !!! Bises. Francine.

    3
    Vendredi 24 Avril 2015 à 20:45

    @ Francine

    Bonsoir, cet article, je l'ai fait pour le centenaire du génocide arménien mais ce n'est pas ma participation pour MCO 222. Merci pour la bibliographie, bisou.

    Jean

    4
    Vendredi 24 Avril 2015 à 20:48

    Pas de soucis ... profite bien de tes vacances !!!! Ainsi que ton épouse et tes enfants  yes  . 

    Revenez en pleine forme. Bises. Francine.

    5
    ellerium
    Mercredi 29 Avril 2015 à 15:58
    Magnifique chanson sur un fait historique pas encore assez connu. Plus particulièrement interpellée car une de nos filles a fait des fouilles archéologiques à Erevan l'an passé, y a fait connaissance, et doit y retourner cet été.
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