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Par Ghjuvà le 23 Septembre 2015 à 15:01
Annabel Lee
(Lab Dom pour la version de Marissa Nadler)
It was many and many a year ago
In a kingdom by the sea
That a maiden there lived, whom you may know
By the name of Annabel Lee
And this maiden she lived with no other thought
Than to love and be loved by me.
I was a child and she was a child
In this kingdom by the sea
But we loved with a love that was more than love
I and my Annabel Lee
With a love that winged seraphs in Heaven
Coveted her and me
This was the reason that, long ago
In this kingdom by the sea
The winds blew out of a cloud, chilling
My beautiful Annabel Lee
So that her highborn kinsmen came
And bore her away from me,
To shut her up in a sepulchre
In this kingdom by the sea
The Angels, not half so happy in Heaven,
Went envying her and me
Yes! That was the reason (as all men know
In this kingdom by the sea)
That the wind came out of a cloud by night
Chilling and killing my Annabel Lee.
But our love, it was stronger by far than the love
Of those who were older than we,
Of many far wiser than we
And neither the Angels in Heaven above
Nor the demons down under the sea
Can ever dissever my soul from the soul
Of the beautiful Annabel Lee.
For the moon never beams without bringing me dreams
Of the beautiful Annabel Lee
And the stars never rise, but I feel the bright eyes
Of my beautiful Annabel Lee.
And so, all the nighttide, I lie down by the side
Of my darling! My darling, my life and my bride.
In her sepulchre, there by the sea,
In her tomb, by the side of the sea.
Edgar Allan Poe traduit par Mallarmé
Annabel Lee
Il y a mainte et mainte année, dans un royaume près de la mer, vivait une jeune fille, que vous pouvez connaître par son nom d'ANNABEL LEE : et cette jeune fille ne vivait avec aucune autre pensée que d'aimer et d'être aimée de moi.
J'étais un enfant, et elle était un enfant dans ce royaume près de la mer ; mais nous nous aimions d'un amour qui était plus que l'amour, - moi et mon ANNABEL LEE ; d'un amour que les séraphins ailés des cieux convoitaient, à elle et à moi.
Et ce fut la raison que, il y a longtemps, - un vent souffla d'un nuage, glacant ma belle ANNABEL LEE ; de sorte que ses proches de haute lignée vinrent, et me l'enlevèrent, pour l'enfermer dans un sépulcre, en ce royaume près de la mer.
Les anges, pas à moitié si heureux aux cieux, vinrent, nous enviant, elle et moi - Oui ! ce fut la raison (comme tous les hommes le savent dans ce royaume près de la mer) pourquoi le vent sortit du nuage la nuit, glaçant et tuant mon ANNABEL LEE.
Car la lune jamais ne rayonne sans m'apporter des songes de la belle ANNABEL LEE ; et les étoiles jamais ne se lèvent que je ne sente les brillants yeux de la belle ANNABEL LEE ; et ainsi, toute l'heure de la nuit, je repose à côté de ma chérie, - de ma chérie, - ma vie et mon épousée, dans ce sépulcre près de la mer, dans sa tombe près de la bruyante mer.
Mais, pour notre amour, il était plus fort de tout un monde que l'amour de ceux plus âgés que nous ; - de plusieurs de tout un monde plus sages que nous, - et ni les anges là-haut dans les cieux, - ni les démons sous la mer ne peuvent jamais disjoindre mon âme de l'âme de la très-belle ANNABEL LEE.
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Par Ghjuvà le 19 Septembre 2015 à 14:49
Sortie de l'album le 2 octobre
Au temps où les lumières s’éteignent
Où l’obscur impose son règne
Où peu de voix troublent le silence
Et l’atmosphère étouffe le sens
Au temps où l’on prend soin encore
De chaque partie de son corps
Où l’on fait tous de notre mieux
Pour vivre longtemps et vivre vieux
Allez réveillez-vous, allez
Allez réveillez-vous, allez
Au temps des faux devins
Qui flattent nos instincts
Des accidents automobiles
De l’insécurité civile
Au temps où la nation fête
L’anniversaire de ses conquêtes
Où on attise toutes nos peurs
Dans des discours et dans des pleurs
Au temps où le capitalisme
Rénove le colonialisme
Où l’on préfère l’autocritique
Tant qu’elle permet de faire du fric
Au temps des guerres imaginées
Au temps des sbires télévisés
Au temps des résistances fanées
Au temps des Utopies brisées
Allez, réveillez-vous
Allez, soulevez-vous
Pourquoi cette passivité
Pourquoi, pourquoi tout accepter
Allez, réveillez-vous
Allez, allez, risquez tout
Pourquoi ne pas imaginer
Pourquoi s’empêcher de rêver
Allez, allez
Puisqu’il faut bien qu’on finisse tous tarés
Si on reste sur le chemin
Balisé, encadré qu’on nous a réservé
Allez, réveillez-vous
Allez, soulevez-vous
Pourquoi cette passivité
Pourquoi, pourquoi tout accepter
Allez, réveillez-vous
Allez, allez, risquez tout
Pourquoi ne pas imaginer
Pourquoi s’empêcher de rêver
Allez
Allez
Allez
Allez
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Par Ghjuvà le 17 Septembre 2015 à 12:45
Qui suis-je
Je suis né dans un arbre
Et l'arbre on l'a coupé
Dans le soufre et l'asphalte
Il me faut respirer
Mes racines vont sous le pavé
Chercher une terre mouillée
Qui suis-je
Qu'y puis-je
Dans ce monde en litige
Qui suis-je
Qu'y puis-je
Dans ce monde en émoi ?
On m'a mis à l'école
Et là j'ai tout appris
Des poussières qui volent
À l'étoile qui luit
Une fois que j'ai tout digéré
On me dit "Le monde a changé !"
Qui change
Qui range
Dans ce monde en mélange
Qui change
Qui range
Dans ce monde en émoi ?
On m'a dit "Faut te battre !"
On m'a dit "Vas-y !"
On me donne une grenade
On me flanque un fusil
Une fois qu'on s'est battu beaucoup
On me dit "Embrassez-vous !"
Qui crève
Qui rêve
Dans ce monde sans trêve
Qui crève
Qui rêve
Dans ce monde en émoi ?
J'ai pris la route droite
La route défendue
La route maladroite
Dans ce monde tordu
En allant tout droit tout droit tout droit
Je me suis retrouvé derrière moi !
Qui erre
Qui espère
Dans ce monde mystère
Qui erre
Qui espère
Dans ce monde en émoi ?
On m'a dit "la famille",
Les dollars les autos
On m'a dit "la faucille",
On m'a dit "le marteau",
On m'a dit on m'a dit on m'a dit
Et puis on s'est contredit !
Qui pense
Qui danse
Dans cette effervescence
Qui pense
qui danse
Dans ce monde en émoi ?
Mes amours étaient bonnes
Avant que les docteurs
Me disent que deux hormones
Nous dirigent le cœur
Maintenant quand j'aime je suis content
Que ça ne vienne plus de mes sentiments !
Qui aime
Qui saigne
Dans ce monde sans thème
Qui aime
Qui saigne
Dans ce monde en émoi ?
Et pourtant je me jette
Et j'aime et je me bats
Pour des mots pour des êtres
Pour cet homme qui va
Tout au fond de moi je crois je crois
Je ne sais plus au juste en quoi !
Qui suis-je
Qu'y puis-je
Dans ce monde en litige
Qui suis-je
Qu'y puis-je
Dans ce monde en émoi ?
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