•  

    Accords

    Lam
    Rien n'est précaire comme vivre
                                                           
     Fa
    Rien comme être n'est passager
                                                             
    Rém
    C'est un peu fondre pour le givre
                                             Si7    Mi
    Et pour le vent être léger
                                              
    Lam
    J'arrive où je suis étranger 

     

     

    Lam
    Un jour tu passes la frontière
                                                           
     Fa
    D'où viens-tu mais où vas-tu donc
                                                                   
    Rém
    Demain qu'importe et qu'importe hier
                                                         Mi
    Le cœur change avec le chardon
                                                 
    Lam     Fa Mi
    Tout est sans rime ni pardon

     

    J'arrive où je suis étranger

    Rien n'est précaire comme vivre
    Rien comme être n'est passager
    C'est un peu fondre comme le givre
    Et pour le vent être léger
    J'arrive où je suis étranger

     

    Un jour tu passes la frontière
    D'où viens-tu mais où vas-tu donc
    Demain qu'importe et qu'importe hier
    Le coeur change avec le chardon
    Tout est sans rime ni pardon

     

    Passe ton doigt là sur ta tempe
    Touche l'enfance de tes yeux
    Mieux vaut laisser basses les lampes
    La nuit plus longtemps nous va mieux
    C'est le grand jour qui se fait vieux

     

    Les arbres sont beaux en automne
    Mais l'enfant qu'est-il devenu
    Je me regarde et je m'étonne
    De ce voyageur inconnu
    De son visage et ses pieds nus

     

    Peu à peu tu te fais silence
    Mais pas assez vite pourtant
    Pour ne sentir ta dissemblance
    Et sur le toi-même d'antan
    Tomber la poussière du temps

     

    C'est long vieillir au bout du compte
    Le sable en fuit entre nos doigts
    C'est comme une eau froide qui monte
    C'est comme une honte qui croît
    Un cuir à crier qu'on corroie

     

    C'est long d'être un homme une chose
    C'est long de renoncer à tout
    Et sens-tu les métamorphoses
    Qui se font au-dedans de nous
    Lentement plier nos genoux

     

    O mer amère ô mer profonde
    Quelle est l'heure de tes marées
    Combien faut-il d'années-secondes
    A l'homme pour l'homme abjurer
    Pourquoi pourquoi ces simagrées

     

    Rien n'est précaire comme vivre
    Rien comme être n'est passager
    C'est un peu fondre comme le givre
    Et pour le vent être léger
    J'arrive où je suis étranger

     

     

    Louis Aragon

     

    Une belle explication à propos du vers "un cuir à crier qu'on courroie" et de l'ensemble du texte : Ce Site

    "A travers ce très beau texte d'Aragon sur le temps qui passe, la vieillesse et la mort, le poète entend marquer l’esprit de son lecteur. Aussi met-il à profit un certain nombre d’outils stylistiques qu’il a soigneusement piochés dans sa besace de poète.


    « Un cuir à crier qu’on corroie » : quelle étrange façon en effet d’aborder la pulsion de la vie avec ces mots qui convoquent des images très précises.
    D’abord remarquez comme la lettre « c » revient frapper nos esprits. C’est que Aragon, par cette allitération de forcené, entend bien marteler la dureté de notre destin. Cette figure de style qui met en jeu des sonorités identiques afin de créer un effet sur le lecteur est un ressort fréquent en poésie.
    Et voyez ensuite comme il pousse l’image poétique au point de comparer notre enveloppe charnelle à un cuir que le tanneur aura travaillé. Car oui, le verbe du premier groupe « corroyer » renvoie à cette technique très particulière consistant à préparer des cuirs pour les rendre plus souple après le tannage et leur donner un dernier apprêt. Du reste l’expression rappelle celle bien plus connue d’ « avoir le cuir dur » (autrement dit être fort, résister).
    Et regardez enfin comme il anthropomorphise cette même enveloppe charnelle en lui prêtant les cris d’un être vivant qui soufre, gémit, sans doute parce que se frotter à la vie n’est jamais simple affaire et que la rugosité de l’Expérience, tout simplement, l’y incite." SITE

    Partager via Gmail

    8 commentaires
  • Fairuz - Habaytak Bisayf

    A lire


    أيام البرد و أيام الشتي
    و الرصيف بحيرة و الشارع غريق
    تجي هاك البنت من بيتها العتيق
    و يقلا انطريني و تنطرعالطريق
    و يروح و ينساها و تدبل بالشتي

    حبيتك بالصيف حبيتك بالشتي
    نطرتك بالصيف نطرتك بالشتي
    و عيونك الصيف و عيوني الشتي
    ملقانا يا حبيبي خلف الصيف و خلف الشتي

    مرقت الغريبة عطيتني رسالة
    كتبها حبيبي بالدمع الحزين
    فتحت الرسالة حروفها ضايعين
    و مرقت أيام و غربتنا سنين
    و حروف الرسالة محيها الشتي
     

     

    Fairuz - Habaytak Bisayf

    traduction

    je t'ai aimé par l'été 

    par les jours de froid 
    par les jours de pluie 
    le boulevard est un lac 
    et la rue se noie 
    vient telle jeune fille 
    de sa vielle maison 
    Il lui dit "attends-moi" 
    et elle attend au bord du chemin 
    puis, il part et l'oublie 
    Et elle se fane par l'hiver 

    Je t'ai aimé par l'été 
    Je t'ai aimé par l'hiver 
    Je t'ai attendu l'été 
    Je t'ai attendu l'hiver 

    Tes yeux sont l'été 
    Et mes yeux sont l'hiver 
    Nos retrouvailles, mon bien-aimé 

    sont au-delà de l'été et par-delà l'hiver 

    Il est passé une étrangère 
    qui m'a apporté un courrier 
    C'est mon bien-aimé qui a écrit 
    De ses tristes pleurs 
    j'ai ouvert le papier 
    et ses lettres se sont perdues 
    puis, il est passé des jours 
    et, pour des années, nous ont rendus l'un à l'autre étrangers 
    et les lettres du courrier 
    se sont effacées dans l'hiver 

    Je t'ai aimé par l'été 
    Je t'ai aimé par l'hiver 
    Je t'ai attendu l'été 
    Je t'ai attendu l'hiver 

    Tes yeux sont l'été 
    Et mes yeux sont l'hiver 
    Nos retrouvailles, mon bien-aimé 
    sont au-delà de l'été et par-delà l'hiver

    Partager via Gmail

    4 commentaires
  • Texte et traduction

    Marissa Nadler- Diamond Heart

    Accords

    Partager via Gmail

    1 commentaire
  • Télécharger « ne_quelque_part-lisa.g.pdf »

    Télécharger « Ne_quelque_part-2.pdf »

      Em                    Cmaj7                      Bm7   Am 
    On choisit pas ses parents,  on choisit pas sa famille 
      Em                     Cmaj7                Bm7 
    On choisit pas non plus les trottoirs de Manille,
                       Am6   Am                   Em   Am 
    De Paris ou d'Alger pour apprendre a marcher  

      Am               Em   Am 
    Etre né quelque part 
      Em                Cmaj7 
    Etre né quelque part
                           D                    Am7 
    Pour celui qui est né c'est toujours un hasard

      Em       A              Em   A 
    Nom' inqwanado y qwah iqwahasa 

    Y' a des oiseaux de basse-cour et des oiseaux de passage
    Ils savent où sont leurs nids, quand ils rentrent de voyage
    Ou qu'ils restent chez eux
    Ils savent où sont leurs oeufs

    Etre né quelque part
    Etre né quelque part
    C'est partir quand on veut,
    Revenir quand on part

      Em                  A                       Em 
    Est- ce que les gens naissent égaux en droits 
         A             Em 
    A l'endroit où ils naissent
    Est- ce que les gens naissent égaux en droits
    A l'endroit où ils naissent
    Que les gens naissent pareils ou pas

    On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille
    On choisit pas non plus les trottoirs de Manille,
    Paris ou d'Alger pour apprendre à marcher.

    Je suis né quelque part
    Je suis né quelque part
    Laissez moi ce repère
    Ou je perds la mémoire.

    Partager via Gmail

    4 commentaires